MURATORE

Damien Odoul

Résidence du 20 au 23 septembre 2022

Muratore

de Damien Odoul

Lecture-création

Damien Odoul est un poète à vif, un cinéaste à la vision pure et cinglante, un homme de feu et de souffle, un artiste qui nous montre le monde sans rien lui enlever de sa tragique drôlerie, traquant l’humanité et l’intelligence chez des êtres souvent déconsidérés. J’ai beaucoup aimé jouer dans son dernier film Théo et les métamorphoses (projeté en mars dernier au Palace à Montluçon) sous son regard perçant toujours en recherche d’une vérité à saisir au vol.
Je vous invite à découvrir la lecture de son texte de théâtre Muratore dans lequel trois maçons s’aiment et se déchirent au pied d’un mur en pierres sèches…
Ne ratez pas la venue de ce franc-tireur intense et exigeant !

Pierre Meunier

La pièce se déploie autour de trois hommes : Muratore, Kaspar et Bull. Réunis sur un chantier, au cœur d’une immense forêt, les trois hommes se retrouvent à un moment crucial de leur vie.
Kaspar, la cinquantaine, petit-fils de bucheron de retour au pays natal, vient d’hériter d’une parcelle sur laquelle il décide de faire remonter un mur vernaculaire et ouvrir un chemin d’accès à travers le massif.
Face à lui, Muratore, la quarantaine, un maçon alcoolique spécialisé en pierre sèche qui a accepté à contrecœur le chantier. Il est nerveux et solitaire. C’est un destructeur « malgré lui ».
Quant à Bull, sexagénaire robuste, conducteur de travaux public et poète à ses heures, il est le témoin de la relation complexe entre Muratore et Kaspar. Cela ne l’empêche pas de tracer avec son bulldozer une tire de débardage.
En ce premier quart de XXIème siècle, ces trois portraits distincts rassemblés en un huis-clos à ciel ouvert nous content une part de nous.
Les rapports humains qui, malgré les conflits, tentent d’éviter de tomber dans la barbarie s’embourbent dans ce chantier automnal.
Les trois hommes sont confrontés à la fois à leur propre histoire, mais aussi à celle d’un monde en quête de sens.
Chacun à leur manière, dans leurs gestes assimilés, dans leurs corps mis à rude épreuve, et dans une métalangue rythmée, traversée de patois, de néologismes et de contrepèteries, tente de trouver une solution quant à la façon de vivre le temps qui leur est imparti.
Ils semblent chercher malgré tout « l’espace heureux » dans lequel ils pourraient trouver la paix. En quête de repère d’unité, ils se dissocient de leur écosystème. Le référent commun n’est plus alors l’humanité en tant que condition, mais simplement l’homme en tant qu’espèce.

Texte et mise en espace

Damien Odoul

Avec

Paul Gaillard
Pierre Meunier
Damien Odoul

Didascalies lues par

Marguerite Bordat

Jeu de lumières

Laurent Lureault

Son

Simon Zaderatsky

crédit photo

Damien Odoul
Marie-Eve Nadeau

lecture publique

  • ven. 23 / 09 / 2022 20:30 Entrée libre