Oedipe in a night

Cette compagnie-là / Antony Quenet

Résidence du 18 au 24 février 2024

Oedipe in a night

Cette compagnie-là / Antony Quenet
Résidence d'écriture

"Détruis ton poème, comme on couperait un pamplemousse, fasse qu’il aille dormir pour toi.
Et chaque vers (il n’ y a pas d’océan pacifique), fasse que chaque vers se coupe lui même .
Comme l’algue jetée contre le môle.
"

Jack Spicer - 1957

Après Elvis Is Not Dad et Brutes je reviens à un projet d’écriture que j’ai eu au début de ma carrière d’artiste, au moment où je commençais le théâtre au début des années 90, en jouant dans La Machine infernale de Jean Cocteau.
A l'âge des souffrances d’Œdipe, je fus fasciné et traversé par le personnage du devin, Tirésias.
Et cette idée qui m’a depuis hanté parfois : Bien qu’ayant dans la mythologie des places bien distinctes, et si c’était les mêmes personnages ? Et si Tirésias avait lui-même été « un » Œdipe en son temps ? Et si Œdipe pouvait à son tour devenir « un » Tirésias.
Je rentre donc ici dans une des premières phases d’écriture, un premier fragment. Pour écrire ces fragments j’écris entre autres pour la prison de Melun. Avec une contrainte : écrire pour le groupe de …. pétanque.
Alors qu’est ce que ça a à voir avec Œdipe ? Rien. Et rien est la part de réel qui vient s’inviter dans le poème pour qu’il existe vraiment.
Imagine une partie de pétanque en plein désert , imagine que ton désert soit la ville. Dans les songes les déserts sont peuplés. Tellement de désert avec des gens qui s’entassent. Peut-être que la solution ce serait ça. Jouer à la pétanque et se regarder enfin. Se regarder enfin. Pas sérieusement, mais au moins profondément quand le destin a eu lieu , que tu recouvres la vue. Peut-être qu’il est important de casser le mythe avec quelque chose qui n’appartient à rien ? un truc un peu vulgaire, comme un sport auquel on ne s'entraîne pas. On ne s'entraîne pas pour la pétanque, on y joue. Ton poème, ta vie, ta ville (ton désert en somme), c’est pareil, tu y joues sans avoir été entraîné. C’est ton destin « so Œdipe in the night». Peut-être aller le plus vite possible vers le destin ? Et une foi accompli qu’il aille se faire foutre. Tu ne le sers plus. C’est toi qui t’en sers. Une fois dépassé tu cours devant.
Lui s’arrête, accompli, repu.
Mange le.
Mange le fort.

Antony Quenet - février 2024

Texte

Antony Quenet

Pour le fragment Encore la fin du monde la compagnie bénéficie du soutien de : Le SPIP 77, la fondation Julienne Dumeste (Paris), Ministère de la Culture (DRAC Justice -Ile de France), Théâtre Paris Villette

Avec le soutien en résidence de La Belle Meunière / Le Cube - Studio théâtre de Hérisson